Bad Dream

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lundi 19 avril 2010

[Nouvelle] Inséparables



Pix : Encore une fois : Houat en hiver, prise par mes soins.


Et on ressort les anciennes nouvelles souvent écrites il y a 4 ou 5 ans en attendant des plus récentes.

Inséparables

Il fait noir.
Il y a longtemps qu’ils ont perdu toutes notions du temps. Il passe, voilà tout. Une journée ? une semaine qu’ils sont dans ce bois sordide dont les arbres serrés et leurs branches entremêlées ne laissent passer la lumière du jours. De la brume remonte du sol depuis quelques heures, mais cependant, dans le silence immobile de la forêt, eux n’ont pas peur.

Peur ? Mais peur de quoi ? Tout est mort dans ce lieu, leur seule crainte est de finir comme lui.
Et qui sont-ils, ils ne se connaissent même pas. L’un, parti se promener, s’est vite perdu; il a rencontré l’autre, perdu aussi et ont décidé de chercher leur chemin ensemble. Deux êtres que tout oppose, qui en temps normal ne ce seraient jamais rencontrés et qui aujourd’hui sont unis par des liens plus fort que tous les autres.

Qu’ont-ils à se dire ? Rien, mais le seul fait d’être à deux les rassure, même perdu quelque part dans un bois.

Tous les jours, c’est la même chose, de la marche, jusqu’à l’épuisement, dans le noir, et jamais de lisière en vu. Cette forêt est infinie. Ils marchent inlassablement sans jamais faiblir ni perdre espoir, et aucune autre vie ne les croise.

Dans ce lieu, tout est mort, de la moindre espèce végétale au plus beau des animaux, tous signe de vie a disparu. Seuls, deux hommes, témoins de ce si précieux don de la nature excepte à cette loi.

Cependant les vivres viennent à manquer. Lentement leur état se dégrade, ils ne peuvent plus restés debout et rampent maintenant péniblement sur le sol, mais ils restent unis, ils ne se connaissent pas, mais refuse de se séparer.

Peu de temps après, l’un, suivant l’appel de la forêt succombe, l’autre s’armant d’une branche d’arbre se met à creuser son sépulcre. Il n’a plus de force physique, mais il continu à travailler, poussé par une volonté inépuisable. Lentement le trou augmente, et tellement que le mort ne prend que la moitié de la place.

Alors le survivant pose son manteau sur le bord de la tombe, le remplit de terre, laisse pendre une manche dans le trou, s’allonge à côté de son ami et tire résolument sur le tissu qui les recouvre de terre.

Ils s’étaient jurés de ne pas se séparer.

oOPunkosOo

2 commentaires:

  1. C'est très sombre mais très visuel. Je te souhaite d'aller au bout de ce truc, j'ai hâte de voir ce que ça va donner!!
    Le travail de montage et le traitement des images ont l'air génial, il y a de la matière !!

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  2. C'est particulier et franchement ambiguë la relation des personnages. En gros ils sont rapprochés par la détresse et la peur et pourtant ils sont inséparable. Dans un sens c'est une joli leçon de vie , se donner à un étranger, voila qui fera rire plus d'un américain . D'un autre côté on pourrait penser à une sorte de meurtre glauque qui n'a rien à voir avec une leçon de solidarité. En tout cas il y a matière à réflexion :D

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